Chasse à l’homme dans les Hautes alpes.

La chasse à l’homme continue dans les Hautes-Alpes, aux abords de la frontière italienne.

La ville de Briançon et tous les villages alentours sont quadrillés par gendarmes, flics et militaires. Comme ça ne suffisait pas, au mois d’avril, les fachos de Génération identitaire se sont conviés aux réjouissances, et se sont servis du drame pour faire leur com.

Cette chasse a tué au printemps. Blessing, 21 ans a été emportée par la Durance au début du mois de mai, repêchée morte dans le lit de la rivière après avoir été traquée par la police. Quelques jours plus tard, ce sont les corps de Mamadou et d’Alpha qui seront retrouvés à proximité du col de l’Échelle et du col de Montgenèvre. Malgré ces sinistres découvertes la chasse à l’homme continue, et la (ré)pression envers les individu.e.s solidaires s’intensifie.

Les frontières tuent, nous devons y foutre le feu. Les « Harragas », brûleurs de frontières, ne feront pas marche arrière parce que l’Europe les considère comme des indésirables. Ils ne s’arrêteront pas parce que monsieur Collomb ne souhaite pas les accueillir. Ils ne s’interrompront simplement pas parce que l’État français envoie force flics et force bidasses surveiller chaque cailloux, inspecter chaque trou de marmottes et chasser sur les hauteurs.

Ils continueront leur chemin, malgré tous les risques.

Voici le récit de la triste routine qui se déroule dans les Hautes-Alpes en ce moment ; les militaires en poste dans les nombreux forts de la région, constatant la présence de randonneurs noirs (donc suspects) dans les montagnes, informent les gendarmes en patrouille. Ces derniers, excités par le coup de filet, viennent cueillir les exilé.e.s sur de petites routes dangereuses et difficiles d’accès. À la suite de palpations et de fouilles aux corps, ils les embarquent sans même les prévenir de leur destination.

Pour en arriver là, les éxilé.e.s ont passé la nuit à 2000 m d’altitude, sans eau, sans lumière et sans bouffe. Après le Sahara, la Libye, la Méditerranée, les Alpes auraient pu, peut-être, être leur dernière étape. Ils crieront qu’ils ne sont pas des criminels, qu’ils sont mineurs, qu’ils aiment la France (d’ailleurs, ils parlent vachement bien le français). Mais rien de tout cela n’attendrira le cœur du fier gendarme, qui se fera un plaisir de livrer cette petite troupe à la PAF, chargée de renvoyer illico presto tout le monde là d’où il vient, c’est-à-dire en Italie.

Il y a là haut des personnes solidaires, il y a des lieux et de fortes volontés. Il y a différentes façons d’aider celles et ceux qui tentent la traversée et celles et ceux qui y sont arrivés. Il y a des choses à faire, de la colère et de la rage à manifester.

Feu aux frontières.