Révolte dans les prisons en Italie

Texte reçu de compagnon.n.e.s italien.n.e.s
En Italien et Anglais plus bas.

Tout a commencé fin février, lorsque, à la suite d’un décret gouvernemental et d’une note du département de l’administration pénitentiaire (D.A.P.) du 26 février, les conversations des détenus avec les membres de leur famille ont été soudainement bloquées.
Dans la note du D.A.P, il était écrit d’informer les détenus des raisons d’urgence et de favoriser d’autres formes de communication (appels téléphoniques, visioconférences) et de le faire à partir des zones à risques.
Les directeurs de prison ne l’ont pas fait et ont commencé à étendre le blocus à l’échelle nationale, non seulement dans les zones rouges ou jaunes, sans avertissement aux membres de la famille qui se sont vu refuser l’entretien lors de leur arrivée à la prison.
Dès le début, certaines personnes et associations se sont déplacées pour obtenir des informations correctes et des appels gratuits (en Italie, seuls certains détenus ont 10 minutes d’appels téléphoniques par semaine, beaucoup n’ont rien) et demandent également une assignation à résidence pour toutes les personnes condamnées à moins de deux ans , pour mieux gérer l’urgence virale du covid-19.

Cela n’a pas été fait et seules quelques prisons ont augmenté les appels, mais seulement 10 minutes (20 minutes par semaine au lieu de 10), bloquant les conversations (qui étaient de 6 d’une heure chaque mois).
Même en Iran, un autre pays en situation d’urgence sanitaire comme l’Italie, 54 000 personnes ont été assignées à résidence pour réduire l’infection.
Il faut se rappeler qu’en Italie il y a un surpeuplement qui atteint 200% dans certaines prisons (la moyenne nationale est de 120%), avec 61 230 détenu.e.s pour un maximum prévu de 40 000.
Le 3 mars, la situation empire: ils bloquent également les entrées des volontaires qui travaillent en prison, puis ferment toutes les activités, laboratoires, théâtre, etc. Réduire les entrées et les risques de contagion, mais ils ne réduisent ni ne contrôlent les entrées d’autres membres du personnel, tels que la police pénitentiaire, même ceux qui arrivent de zones rouges ou jaunes.
La semi-liberté (les détenus qui pouvaient sortir quelques heures par jour et devaient rentrer la nuit) et les activités professionnelles à l’intérieur et à l’extérieur de la prison sont également interrompues.
Vendredi 6 mars, les rumeurs de certains policiers du pénitencier se sont révélées positives pour le virus covid-19 (à coup sûr un à Vicence et un à Turin).
Samedi 7 mars également dans certaines prisons du sud de l’Italie (où il n’y a toujours pas d’urgence pour le virus) ils ont subitement eu le blocage des pourparlers, sans information correcte. Une manifestation a éclaté dans la prison de Salerne dans la matinée. La manifestation est réprimée et le directeur de la prison ferme l’eau dans les cellules en guise de punition. La protestation devient révolte. Les détenus qui avaient leurs ? (blindi) ouvertes ont incendié la section, détruit les lits du camp et utilisé les barreaux pour briser les fenêtres et grimper sur les toits. Situation similaire dans les prisons de Caserte (Carinola) et de Naples (Poggioreale).
La nouvelle des manifestations s’est immédiatement répandue, en particulier parmi les membres de la famille des prisonniers, qui se sont organisés pour le lendemain.
Dans la matinée du dimanche 8 mars, devant la prison de Poggioreale, de nombreuses femmes avec des banderoles et un mégaphone demandent “Amnistie immédiatement!”. La manifestation à l’intérieur et à l’extérieur de la prison se poursuit jusqu’au soir.
Des révoltes éclatent avec des sections également incendiées à Frosinone, Modène, Foggia (où sur 50 évadés, 30 sont capturés et 20 encore en fuite), Pavie (où un policier est pris en otage pendant quelques heures). Dans 27 prisons : manifestations et émeutes. Pendant le soulèvement de Modène, 6 prisonniers sont morts (officiellement en raison de surdoses de drogues volées à l’infirmerie). Entre dimanche soir et lundi, de nombreux détenus de Modène (zone rouge pour le virus covid-19) sont transférés dans d’autres prisons, y compris celles du Sud, déclenchant de nouvelles manifestations.
Lundi, émeutes et incendies également à la prison de Milan S. Vittore. Partout il n’y a qu’une demande : ce n’est pas des appels gratuits ou la reprise des activités avec des bénévoles, mais l’amnistie.

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Tutto è partito a fine febbraio, quando, in seguito a un decreto del governo e ad una nota del dipartimento dell’amministrazione penitenziaria (D.A.P.) del 26 febbraio, vengono all’improvviso bloccati i colloqui dei detenuti coi familiari. Nella nota del D.A.P. c’era scritto di informare i detenuti delle ragioni di emergenza così da far condividere la scelta e di favorire altre forme di comunicazione (telefonate, videochiamate) e di farlo a partire dalle zone a rischio. I direttori delle carceri non l’hanno fatto e hanno cominciato a estendere il blocco a livello nazionale, non solo nelle zone rosse o gialle, senza preavviso, con familiari che si sono visti negare il colloquio quando erano già arrivati al carcere. Fin da subito alcune persone e associazioni si sono mosse per ottenere corretta informazione e telefonate libere (in Italia solo alcuni detenuti hanno 10 minuti di telefonata a settimana, molti neanche quelli) e anche chiedere i domiciliari per tutte le persone con pena inferiore a due anni, per gestire meglio l’emergenza virus. Questo non è stato fatto e solo poche carceri hanno aumentato le telefonate, ma di soli 10 minuti (20 minuti a settimana invece di 10), bloccando i colloqui (che erano 6 da 1 ora in un mese). Perfino in Iran, altro paese in emergenza sanitaria come l’Italia, sono stati concessi i domiciliari a 54.000 persone per ridurre il contagio. Bisogna ricordare che in Italia c’è un sovraffollamento che in alcune carceri raggiunge il 200% (la media nazionale è del 120%), con 61.230 prigionieri/e a fronte di reali posti per massimo 40.000. Il 3 marzo la situazione peggiora: bloccano gli ingressi anche ai volontari che lavorano in carcere, quindi chiudono tutte le attività, laboratori, teatro, ecc. Per ridurre gli ingressi e il rischio contagio, ma non riducono né controllano ingressi di altro personale, come la polizia penitenziaria, anche quelli che arrivano da zone rosse o gialle. Vengono interrotte anche la semi-libertà (detenuti che potevano uscire alcune ore al giorno e dovevano rientrare la notte) e le attività lavorative dentro e fuori dal carcere. Venerdì 6 marzo inizia a girare la voce di alcuni poliziotti della penitenziaria trovati positivi al virus sars-cov-2 (di sicuro uno a Vicenza e uno a Torino). Sabato 7 marzo anche in alcune carceri del Sud Italia (dove non c’è ancora emergenza per il virus) hanno avuto improvvisamente il blocco dei colloqui, senza corretta informazione. La mattina si scatena nel carcere di Salerno una protesta. La protesta viene repressa e la direttrice del carcere fa chiudere l’acqua nelle celle per punizione. La protesta diventa rivolta. I detenuti che avevano i blindi aperti danno fuoco alla sezione, distruggono le brande e usano le spranghe ottenute per spaccare le vetrate e salire sui tetti. Situazione simile nelle carceri di Caserta (Carinola) e Napoli (Poggioreale). La notizia delle proteste si diffonde subito, soprattutto fra i familiari dei detenuti, che si auto-organizzano per il giorno dopo. La mattina di domenica 8 marzo davanti al carcere di Poggioreale ci sono molte donne con striscione e megafono, che chiedono “Amnistia subito!”. La protesta dentro e fuori dal carcere continua fino a sera. Scoppiano rivolte con sezioni incendiate anche a Frosinone, Modena, Foggia (dove evadono in 50, 30 catturati 20 ancora in fuga), Pavia (dove viene preso in ostaggio un poliziotto per alcune ore). In tutto 27 carceri con proteste e rivolte. Durante la rivolta di Modena muoiono 6 prigionieri (ufficialmente per overdose di farmaci rubati dall’infermeria). Fra domenica sera e lunedì molti detenuti di Modena (zona rossa per il virus sars-cov-2) vengono trasferiti in altre carceri, anche del Sud, scatenando nuove proteste. Lunedì rivolte e incendi anche a Milano carcere S.Vittore. Ovunque la richiesta è una, non più solo telefonate libere o ripresa attività con i volontari, ma amnistia.

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Everything started at the end of February, when the conversations of detainees with family members were suddenly blocked, following a government decree and a note from the prison administration department (D.A.P.) in February 26. In the note of the D.A.P. It was written to inform prisoners about the emergency reasons so as to share the choice and to prefer other forms of communication (telephone calls, video calls) and to do so starting from the areas at risk. The prison directors haven’t followed the directives and have began to extend the blockade nationally without warning, not only in the red or yellow areas, with family members who were denied the interview when they had already arrived at the prison. Right from the start, some people and associations moved to obtain correct information and free calls (in Italy only some prisoners have 10 minutes of phone calls per week, many not even those) and also ask for house arrest for all people with a sentence of less than two years , to better manage the virus emergency. This has not been done and only a few prisons have increased the calls, but only 10 minutes (20 minutes a week instead of 10), blocking the talks (which were 6 by 1 hour in a month). Even in Iran, another country in a health emergency like Italy, 54,000 people have been given house arrest to reduce the infection. It must be remembered that in Italy there is an overcrowding which in some prisons reaches 200% (the national average is 120%), with 61,230 prisoners compared for a maximum of 40,000 real places. On March 3, the situation worsens: they also block entrances to volunteers who work in prison, then close all activities, workshops, theater, etc. To reduce entrances and the risk of contagion, but they do not reduce or control the entrances of other staff, such as the prison police, even those arriving from red or yellow areas. Semi-liberty (prisoners who could go out a few hours a day and had to return at night) and work activities inside and outside the prison are also interrupted. On Friday, March 6, the rumors of some police officers from the penitentiary found positive for the sars-cov-2 virus (for sure one in Vicenza and one in Turin). Saturday 7 March also in some prisons in Southern Italy (where there is still no emergency for the virus) they suddenly had the block of the talks, without correct information. A protest broke out in the Salerno prison in the morning. The protest is repressed and the prison director closes the water in the cells as a punishment. The protest becomes revolt. Inmates who had blinds open set fire to the section, destroy the cots and use the bars obtained to break the windows and climb the roofs. Similar situation in the prisons of Caserta (Carinola) and Naples (Poggioreale). The news of the protests spread immediately, especially among the prisoners’ families, who organized themselves for the next day. On the morning of Sunday 8 March in front of the prison of Poggioreale there are many women with banners and megaphone, asking for “Amnesty immediately!”. The protest inside and outside the prison continues until the evening. Revolts break out with sections also set on fire in Frosinone, Modena, Foggia (where 50 are captured, 30 captured 20 still on the run), Pavia (where a policeman is taken hostage for a few hours). In all 27 prisons with protests and riots. During the Modena uprising, 6 prisoners died (officially due to overdoses of drugs stolen from the infirmary).